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Archingeay autrefois

Le temps ancien des fenaisons à Archingeay

Voici une carte postale très ancienne. Elle met en évidence une Arcantoise posant à côté de tas de foin. En arrière plan, on reconnaît le clocher de notre église et les maisons du bourg. Il faut croire qu’elle ne devait pas être seule pour effectuer ce travail fastidieux. Cette représentation est courante de cette activité agricole très répandue. Elle sent bon les beaux jours, les jours qui rallongent et l’odeur de l’herbe coupée.

La fenaison : un travail agricole incontournable

Les fenaisons sont l’ensemble des activités qui ont pour objet la récolte du foin. Elles se déroulent en trois étapes : le fauchage de l’herbe, le fanage, le ramassage et stockage du foin. Le foin est de l’herbe séchée destinée à l’alimentation du bétail lors des périodes hivernales.

Il ne faut pas le confondre avec la paille. Celle-ci est la tige de certaines céréales et sert de litière aux animaux.

Les fenaisons sont extrêmement importantes car elles doivent assurer la nourriture du bétail pendant les longues périodes où les animaux ne peuvent pas se nourrir au pré.

Des faux datant du IIIe siècle avant J.-C. ont été retrouvées en France, preuve de l’ancienneté de cette méthode qui a perduré jusqu’au début du XXe siècle.

Le travail des beaux jours

L’herbe des pâturages est coupée lors de la belle saison. Il n’y a pas de date fixe dans le calendrier. C’est en général vers la mi-juin, quand le beau temps commence à s’installer, que le fauchage des prés commence.

Une technique bien rodée

Armé d’une faux, voici comment on procédait.

Le faucheur reste droit pendant la fauche. Il fait face à la coulée qu’il va faucher. La lame repose au sol, la pointe à la droite du faucheur et donc le manche un peu en retrait derrière lui. Il effectue un mouvement latéral des deux bras pour amener l’herbe fauchée à gauche de son passage.

Il repousse la faux au point de départ de la nouvelle coupe, la lame s’appuyant toujours sur le sol et fait un petit pas de la largeur d’herbe fauchée. La largeur d’herbe fauchée est la même pendant tout le mouvement. Elle ne dépasse pas 10 cm et dépend du contexte (dureté de l’herbe, sa hauteur, présence de rosée).

Pendant la fauche la lame repose toujours au sol pour éviter la fatigue. Progressivement à gauche du faucheur se forme un tas rectiligne parallèle à l’avancée du faucheur.

Ce travail est pénible et physique. Il était effectué par les hommes, le plus souvent en famille et entre amis, parfois seul le soir après une journée de travail.

Le fanage – un travail souvent destiné aux femmes

Une fois l’herbe coupée, pour la conserver et éviter le pourrissement, il faut baisser le taux de l’humidité de l’herbe. Le soleil et le vent sont les meilleurs alliés. Une fois le pré fauché, l’herbe est déposée en ligne, ce sont les andins. C’est le fanage. L’opération durait plusieurs jours pour avoir un foin bien sec. Ce travail est réservé aux femmes et aux jeunes enfants.

L’arrivée de l’agriculture moderne et la fin des fenaisons manuelles

Au milieu du XIXe siècle, les premières faucheuses mécaniques apparaissent aux États-Unis. Il faudra attendre le début du XXe, pour que les campagnes françaises adoptent ce nouvel outil. La faucheuse motorisée à trois roues fait son apparition vers 1930.

Les outils modernes ont soulagé les agricultures. Le besoin de main d’œuvre a considérablement baissé. Dans le même temps, le temps de travail destiné à cette activité a aussi baisser.

Cette carte postale est un témoignage de notre héritage agricole toujours aussi présent dans la commune si l’on en croit le recensement des entreprises locales.

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