Archingeay autrefois

Pour peu que l’on y prête attention, les traces du passé remontent à la surface pour celui qui sait les voir.

La première trace se trouve sur le parking de la mairie. Il s’agit d’une jardinière en pierre dont la fonction première a été détournée. A l’origine, il s’agit bien d’un sarcophage mérovingien.

Peu avant 1800, on exhume près de l’église un sarcophage portant une croix latine. Il contenait également des bijoux ; boucles d’oreilles et bagues. Toutes ces traces semblaient provenir du IV.

Le couvercle était orné d’une croix latine preuve de l’avènement du christianisme.

On retrouve un descriptif complet du son contenu dans le livre Recherches topographiques

Après beaucoup de temps de recherche, j’ai enfin retrouvé la dite bague dans les archives de la Bibliothèque Nationale -rubrique médailles et bijoux. L’image est inversée car il s’agit d’une photo.

De 451 à 751, la dynastie Mérovingienne va s’installer suite au déclin de l’empire Romain.

Mérovée – le fondateur d’une lignée baignée de mystères

Selon une légende, sa mère, l’épouse du roi Clodion, déjà enceinte, fut séduite par une «bête de Neptune semblable au Quinotaure» (un taureau avec un corps de poisson) alors qu’elle se baignait dans l’océan. Enceinte une deuxième fois, les deux sangs se mélangèrent pour donner naissance à une nouvelle dynastie dont les membres étaient investis de grands pouvoirs et d’une aura de magie et de surnaturel, caractéristique des Mérovingiens.

Une lignée venue de l’Est

Peu à peu, les souverains perdent toute autorité. Avec Dagobert 1er (v. 604-639), le déclin des Mérovingiens s’accélère. Déséquilibrés, faibles, véritables «rois fainéants», ils laissent leurs pouvoirs aux maires du palais. Ces derniers s’emparent de l’autorité.  Au VIII siècle, la dynastie achève de mourir. Charles Martel (v.685-741) ne laisse à son souverain qu’un vain titre. Son fils, Pépin le Bref, détrône, en 751, le dernier Mérovingien, Childéric Ill. Il se fait proclamer roi et fonde la dynastie carolingienne.

Cependant, l’héritage de cette dynastie disparue est restée ancrée dans notre quotidien. En voici quelques exemples.

Que reste-t-il de cette lignée ?

L’organisation administrative

On l’ignore souvent, mais Ils ont jeté les bases de l’organisation spatiale qui a prévalu en France jusqu’à la Révolution – et perdure aujourd’hui. Issus des Francs saliens, un peuple germanique qui vivait à l’origine à l’est du Rhin,

Une décision de Clovis en 508, consiste à choisir Paris, alors une petite ville sans intérêt stratégique, comme capitale. 

La France administrative conserve aussi l’empreinte des Mérovingiens. Car, pour asseoir leur pouvoir, ils ont pu compter sur l’Église. « Ils installent un évêché dans chacune des préfectures romaines et figent ainsi dans le marbre la répartition des grandes métropoles et des villes importantes, décrypte Bruno Dumézil, professeur à Sorbonne-Université et spécialiste du haut Moyen Âge. Les préfectures actuelles sont quasiment toutes héritées de cette époque. ».  Les diocèses ont alors pour nom Agathensis (Agde), Avinionensis (Avignon), Foro Juliensis (Fréjus), Nicensis (Nice), Ruthenensis (Rodez)… En 1790 la Révolution crée les départements. 

Elle s’appuie largement sur le tracé des diocèses datant de la période mérovingienne.

Un riche vocabulaire

L’héritage des Mérovingiens reste aussi très présent dans notre vocabulaire. Les linguistes estiment que près d’un millier de mots germaniques, essentiellement des termes liés à la vie quotidienne, se sont fondus dans la langue romane. Bon nombre de nos mots contemporains sont hérités du francique, la langue des Francs. Il en va ainsi de noms communs comme bière, bois, brèche, canif, mousse, éperon, fauteuil, hêtre, ou encore de verbes tels que galoper, soigner, glisser… Selon Le Dictionnaire historique de la langue française, 520 termes issus du francique sont toujours utilisés. Si certains de ces mots se sont ajoutés au lexique gallo-romain, d’autres s’y sont substitués. C’est ainsi que le bleu a rapidement remplacé le cyaneus ou le caesius gallo-romains.

On doit aussi à ces ancêtres le « h » aspiré de haricot, hache, hameau ou hutte, souvenir du fait que le « h » se prononçait en francique – à la différence du latin. Et un certain nombre de prénoms, aux origines germaniques ou franciques, sont nés sous les Mérovingiens : Aude, Bruno, Louis, Clotilde ou Thierry, par exemple. Chlodowig (« illustre dans la bataille ») est devenu Chlodovechus en latin, puis Clovis en français. Autre variante : Chlodowichus, latinisé en Lodovicus puis Ludovicus, a donné Ludovic.

Des traces encore bien présentes à notre époque.

Sources numériques

Recherches topographiques, historiques, militaires et critiques, sur les antiquités gauloises et romaines de la province de Saintonge
LES MILLE-PATTES DE SAINTONGE : ARCHINGEAY, l'église, des modillons sculptés, le four à pain, un sarcophage, le presbytère, moulins et trésor de Lisette
Bulletin monumental, ou, Recueil de documents et de mémoires relatifs aux différentes branches de l'archéologie
 Les Mérovingiens, la première dynastie de rois francs
Que reste-t-il des Mérovingiens ? - Ça m'intéresse

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