Épisode 3 – Jurassic Archingeay

Archingeay autrefois

Vous vous souvenez sans doute cette scène mythique du film Jurassic Park. Le professeur Grant, voit un brachiosaure (dinosaure géant herbivore) debout sur ses 2 pattes arrières pour manger des feuilles en hauteur. Cette scène est accompagnée de la célèbre musique de John Williams. Devant ce spectacle impressionnant, le professeur failli défaillir. Notre voyage à nous sera bien moins dangereux mais aussi impressionnant.

Pour ce nouvel article, nous allons donc remonter le temps il y a 100 millions d’années. Cette époque est appelée Crétacé. A noter que le célèbre film reprend beaucoup d’animaux du Crétacé mais appeler ce film Cretaceous aurait été moins accrocheur.

Mais pourquoi remonter si loin ?

Archingeay – un site de renommée mondiale !

Il faut savoir que notre village est de renommée mondiale pour les paléontologues. Notamment en raison de son ambre. L’ambre est une résine fossile sécrétée il y a des millions d’années par des conifères ou des plantes à fleurs. Une fois pris dans cette matière, un insecte, une plante et toute matière organique y reste à jamais. C’est ainsi qu’ils peuvent nous parvenir jusqu’à nous.

Les carrières ont longtemps été exploitées pour leur sable, entre autres pour la construction. Son sol est riche en minéraux. Déposé par strates au fil des époques géologiques, ce sable et les argiles associées ont ainsi emprisonné des trésors géologiques et biologiques : ambres, ossements. Ce sont les témoins de notre passé.

Didier Néraudeau originaire de Tonnay-Charente est professeur de Paléontologie à l’université de Rennes, membre de l’académie de Saintonge. Il a rédigé de nombreux ouvrages sur ces recherches. Il est, entre autres, passionné de micro monde : des insectes emprisonnés dans l’ambre.

En 1999, il découvre un gisement d’ambre situé dans les carrières. Il faut un œil particulièrement aiguisé pour faire la différence entre ambre et simple pierre. Parmi ces trouvailles, on dénombre des insectes mais aussi des poils fossilisés d’un animal qui remonteraient à 100 millions d’années ! Ce sont les poils les plus anciens jamais trouvés !

Mais de quel animal s’agit-il ? A quoi pouvait-il ressembler ? Malheureusement, cela est impossible à dire. Ce qui est sûr en tout cas, c’est qu’il s’agit d’un petit mammifère. En effet, nous sommes encore à l’époque des grands dinosaures carnivores qui laissent peu de place aux autres espèces. Mieux vaut être petit pour passer inaperçu.

Et si on redonnait vie à un dinosaure disparu ?

Dans le célèbre film, des scientifiques redonnent vie aux dinosaures à partir de l’ADN (Acide du noyau des cellules vivantes, constituant essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques) recueilli à partir du sang de moustiques emprisonnés dans l’ambre. Ce code génétique des cellules reste exploitable peu de temps. Il se dégrade par moitié au bout de 521 ans. De sorte qu’il ne reste plus rien du matériel génétique d’il y a 100 millions d’années.

Cependant, le clonage est une technique récente. En 1996, Dolly, une brebis est clonée avec succès. Aujourd’hui cette technique est rodée puisque des sociétés proposent le clonage d’animaux de compagnie. En France cette technique est interdite depuis 2013. Cependant, un tour rapide sur le net, vous montrera que cela est possible dans certains pays.

Quant au clonage humain, même si techniquement cela semble possible, il soulève des débats éthiques qui ne le permettent pas légalement. Le projet de loi adopté le 30 janvier 2021 au Sénat fait du clonage un crime contre l’espèce humaine, crime passible de 30 ans de réclusion criminelle et à une amende pouvant atteindre 7,5 millions d’euros !

Archingeay sous les eaux !

A quoi pouvait ressembler notre village au Crétacé ? Il est fort probable que nous soyons en partie sous les eaux. Pour s’en rendre compte, vous pouvez utiliser une carte interactive en ligne. Certes, cette dernière remonte à -105 millions d’années mais elle est assez parlante.

Vous la trouverez sur ce site : https://dinosaurpictures.org/ancient-earth/

Notre village devait ressemblait à un paysage tropical. Quant aux températures il devait faire 5 degrés de plus qu’aujourd’hui. Cela peut expliquer le niveau des eaux de l’époque.

C’est l’histoire de la vie !

Cet épilogue est inspiré d’un clip vidéo d’Arté

Une espèce à part – Une seconde sur Terre | ARTE Creative

Si l’histoire de la Terre était un livre de 1000 pages, la présence de l’homme n’apparaîtrait que quelques lignes au tout dernier chapitre. Soit 0,004 % de l’histoire de la vie. La vie y naîtrait à la page 185. Elle ne serait que sous des formes simples pendant environs 700 pages. Puis c’est l’explosion des espèces multi-cellulaires des pages 870 à 880. La sortie des eaux n’est qu’à la page 916. Les dinosaures à la page 960.

La Terre est la berceau de l’humanité. L’homme y règne en maître absolu sans que rien ne semble en mesure de l’arrêter. Depuis que la vie est apparue, la Terre a hébergé de nombreuses espèces qui se sont succédées pendant plus ou moins longtemps. Mais 99 % des espèces ayant jamais vécu sont aujourd’hui disparues.

Au cours de son existence notre planète a connu 5 crises majeures dont une il y a 250 millions d’années qui a fait disparaître 70 % des espèces terrestres et 96 % des espèces aquatiques. Il a fallu 10 millions d’années pour que la Terre s’en remette et reprenne la danse de l’évolution.

Nous ne sommes donc pas présents depuis longtemps mais comme d’autres espèces, nous sommes les derniers jalons en date de notre évolution. Cependant rien n’indique quand nous disparaîtrons sous peu ou si nous allons rester longtemps sur la planète bleue.

Nous pouvons tirer 2 conclusions.

Puisque nous sommes donc l’espèce dominante, cette responsabilité devrait nous inviter à prendre soin des êtres vivants et de notre environnement pour que nous la léguions aux prochaines générations.

D’autres part, du fait de la fragilité de notre présence, cela ne nous invite-t-il pas à être reconnaissants pour le privilège de notre existence ?

Remerciements

Je tenais à remercier Mr Didier Néraudeau, scientifique et chercheur en Paléontologie à l’université de Rennes et découvreur de l’ambre contenant des trésors d’histoire. En effet, il a accepté que nous publions sur ces découvertes. Mais aussi, je voulais le remercier pour l’importance du contenu documentaire qu’il m’a fourni : thèses, articles, etc.… En très grande partie, mon fond documentaire provient de lui. Merci aussi pour avoir pris du temps pour répondre à mes questions de néophyte et avoir relu cet article.

Il a même proposer d’animer une séance pour nous présenter ses travaux.

Le site de la carrière d’ambre à ce jour

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