Episode 11 – Histoire pas banale de notre four

Archingeay autrefois

Episode 11 | Histoire pas banale de notre four

Notre four à pain communal est un monument incontournable de l’histoire d’Archingeay. C’est l’un des nombreux monuments qui atteste d’activités humaines qui remontent à des siècles. Même si aujourd’hui, il est difficile d’avoir les origines formelles, des indices permettent néanmoins d’en situer les fondements. 

Pas de blé, pas de pain – Pas de pain, pas de four

L’histoire du blé est très ancienne. Une équipe de paléobotaniste au CNRS, en étudiant des grains issus de plusieurs sites du Proche-Orient (le fameux « Croissant fertile »), confirme l’apparition des premières céréales domestiques vers -10 500 ans. Il explique que la “domestication” c’est-à-dire les croisements nécessaires à une agriculture pour l’alimentation humaine s’est étalée sur une longue période.

C’est donc à la fin Néolithique que les prémices de l’agriculture firent leur apparition. Homo Sapiens (notre ancêtre de l’époque) se sédentarise. Les hommes et les femmes se regroupent en petites entités qui finissent par devenir des villages. Homo Sapiens a pris le pas sur d’autres tels Néandertale, Homo érectus. Avec l’arrivée des premiers outils, les humains de l’époque conquièrent de nouveaux territoires. 

C’est à cette époque que le chat aurait été domestiqué en raison de ses talents de chasseur de rongeurs.

Les premiers fours et pains

L’histoire du four à bois prend sa source avec les premiers aliments que l’homme sut cuire, d’abord les céréales grillées, puis les galettes et enfin le pain. On dit du pain qu’il serait né un peu par hasard probablement il y a 5000-6000 ans au Proche Orient : une pâte à galette oubliée aurait fermenté un long moment avant d’être cuite, et fait nouveau, elle aurait gonflé !

Les premiers fours sont de simples dômes de terre. On plaçait à l’intérieur du four la galette ou la pâte qui cuisait pour la première fois dessus et dessous. Puis un peu plus tard, ils améliorèrent ce four à bois rudimentaire en créant les premiers fours à pain. 
La cuisson des pains dans un four à bois était alors une activité bien organisée qui avait lieu dans de véritables boulangeries et l’importance du pain était telle, que ces derniers constituaient un moyen de paiement en nature, pour les salaires et les impôts.

Le four banal – une longue période d’utilisation

Pendant l’Ancien Régime (1589-1789), le four banal désigne un four à pain appartenant au seigneur qui a le monopole de la cuisson du pain : les habitants sont dans l’obligation d’utiliser ce four pour y faire cuire leur pain. En contrepartie, le seigneur doit entretenir le four et le chemin pour y accéder. Pour utiliser ce four, les villageois paient une redevance, appelée “le ban”. Il leur est interdit de cuire leur pain ailleurs. Cela fait partie des droits seigneuriaux, similaires à ceux concernant les moulins ou les pressoirs, et constitue une source de revenus importante pour le seigneur.

L’utilisation des fours à l’ère post-révolutionnaire

Après la révolution et jusqu’à aujourd’hui, les fours collectifs se développent pour répondre à un besoin commun de cuisson du pain ou d’autres plats, dans un cadre bien différent. Désormais, la gestion de ces fours n’est plus seigneuriale, mais communale. Ils sont, pour la plupart, entretenus par la municipalité. C’est encore le cas chez nous à Archingeay.

Notre four – des origines incertaines

Malgré de nombreuses recherches, il n’est pas possible de certifier l’origine exacte de notre four. Cependant, son emplacement peut laisser penser que sa construction date du moyen-âge. En effet, il est placé non loin du château construit au XVème siècle (cf Episode 4 – Si la Vallée m’était conté). On peut en déduire que le four est contemporain du château. De plus, il est situé non loin de l’école autrefois mairie. On peut penser que les Arcantois se réunissaient pour cuire leurs pains. 
L’autre aspect du four c’est qu’il réunit les humains. Le feu qui crépite, l’odeur du pain chaud, tout cela facilite les rencontres et le lien social.

Notre four – un enjeu d’insertion

Vous l’aurez sans doute constaté, notre four est en réfection. En effet, la voûte menaçait de s’effondrer. Cette mise en danger nécessitait une remise en état. Le conseil municipal a donc choisi de faire appel à un chantier d’insertion, le SAS. La vocation d’un chantier d’insertion est de permettre à des personnes éloignées de l’emploi d’avoir une activité professionnelle et un accompagnement visant à favoriser durablement leur insertion. 

Basée à Saintes, l’activité principale de cette structure est la rénovation du petit patrimoine. Ils ne sont pas en concurrence avec les entreprises du bâtiment. Une visite de leur page Facebook vous montrera leurs activités.
Selon le responsable du chantier, les travaux doivent s’achever dans le courant du mois de Mai  2025. Une équipe de 5 personnes et 1 encadrant sont à pied d’œuvre pour finir au plus vite dans le respect du patrimoine bâti.

Après la rénovation de 2015, les parents d’élèves utilisaient ce four pour des animations autour du pain. Une fois les travaux terminés, nous espérons qu’il soit à nouveau possible de se réunir autour du feu pour préparer pains, pizzas et autres plats savoureux et perpétuer ainsi cette tradition.

Sources numériques : 

 Hominides.com
 Lepanyol.com
 Prohistoire.fr
Image de présentation créée par l’intelligence artificielle 

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